Pour quelques minutes

Publié le 9 Septembre 2015

Hier, la journée a commencé en pleurant. Réveil, chemin de la gare, train.

En pleurant, c'est un bien grand mot.

Des larmes discrètes étouffées sous un mouchoir.

Les larmes d'un trop plein de plus de deux ans de demande de précisions de mes tâches au travail, d'un poste supprimé dont le travail me revient à 100% pour une personne dont le comportement est reconnu difficile. Ses autres assistantes ont craqué (oui mais elles, elles étaient fragiles) mais on ne se pose pas de questions. Une de plus qui craque après tout. Et puis je ne suis que rarement en arrêt donc c'est que ça va.

Et puis je suis arrivée à Paris, toujours les larmes aux yeux, prête à traverser le feu qui mène au travail et où tous les jours, un vieil sdf fait la manche et de son plus beau sourire, salue les jeunes femmes. Quelques secondes qui tous les matins illuminent la journée et nous ramènent à l'essentiel. Mon hypersensibilité ne m'a jamais encore permis de parler avec lui. Peut-être un jour...

Les larmes ont malgré tout continué. Tout le monde a vu sauf mon boss.

Les délégués du personnel ont tiré la sonnette d'alarme auprès du DRH.

Qui a appelé mon dit boss qui n'a rien vu. Dois-je en conclure que je suis trop pudique, que je ne devrais pas fermer ma porte ou les sécher.

Hasard de l'agenda, j'avais rendez-vous chez une psy et j'ai croisé le dit DRH en revenant.

A ma connaissance, il n'est pas aveugle.

J'ai donc rendez-vous chez le médecin du travail demain.

Je remercie cette psy que que j'ai vue dans le 8ème (ce 2nd rdv était fixée depuis trois semaines) et qui ne pouvait rien faire pour moi. A part me laisser repartir titubant sachant la quantité ingurgitée de médocs.

Et qui ne m'a pas laissé le choix de tenter d'avoir rendez-vous chez un généraliste chez qui j'allais il y a quelques années pour des problèmes de poids liés à la prise de neuros (spécialisé également en nutri, je l'avais alors trouvé plus fin que certains psys et posant certaines questions plus justes).

Malgré mon retard énorme car j'étais tellement dans les vapes que je me suis paumée, son calme et sa compréhension m'ont rassurée.

Je lui ai expliqué mes difficultés à trouver un nouveau psy du fait de mes déménagements et changements de boulot, il m'a laissé les coordonnées d'un confrère qui me reçoit dès demain.

Pour quelques minutes, un quart d'heure tout au plus, j'ai abandonné la boite de lexo.

Et j'ai savouré en lisant le soir le mail de remerciement d'un jeune homme que j'avais eu au téléphone l'après midi. Il cherchait une formation et un boulot, certes dans notre domaine. Mais pas du tout de mon ressort de lui répondre. Mais il en avait besoin. C'était juste quelques minutes de mon temps qu'on aurait pu me reprocher. C'était juste une preuve pour moi que les petites choses que chacun de mes supérieurs dénigre peuvent mises, bout à bout, avoir beaucoup plus de valeur que celle qu'on veut bien leur accorder.

Rédigé par Nanou6214

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L
Situation qui m'est hélas bien familière...<br /> C'est drôle (enfin si on veut), ma psy est aussi dans le 8ème !<br /> Courage !
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